Le chikungunya est une maladie virale décrite pour la première fois en Afrique de l’Est au début des années 1950, lorsque le virus a été isolé en Tanzanie en 1953. Quelques années plus tard, en 1958, il a également été identifié en Asie, particulièrement en Thaïlande, ce qui a permis de confirmer sa présence dans plusieurs régions tropicales du globe. Pendant plusieurs décennies, le chikungunya est surtout resté associé à des éclosions sporadiques limitées en Afrique et en Asie, apparaissant de façon intermittente sans provoquer de propagation majeure et soutenue.
La situation a changé de manière significative en 2005 lorsque le virus a été à l’origine d’une épidémie de grande ampleur dans les îles et les pays de l’océan Indien. Cette éclosion a marqué un tournant important, puisque le nombre de personnes touchées y était particulièrement élevé et que la transmission locale s’est révélée beaucoup plus intense que dans les épidémies précédentes. Cette recrudescence a également permis de mieux documenter la capacité du virus à s’adapter à différents vecteurs, ce qui a contribué à l’élargissement de son aire géographique au fil des années.
En décembre 2013, le chikungunya a fait son apparition pour la première fois dans les Amériques, plus précisément sur l’île de Saint-Martin. Cet événement a rapidement été suivi d’une propagation soutenue vers plusieurs pays des Caraïbes, de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud. En l’espace de quelques mois, le virus était déjà présent dans une grande partie de l’Amérique latine, où il a provoqué des centaines de milliers de cas. Cette expansion rapide témoigne de l’efficacité des moustiques vecteurs du virus, principalement Aedes aegypti et Aedes albopictus, à coloniser de nouveaux territoires et à maintenir la transmission dans les régions chaudes et humides.
Depuis son introduction dans les Amériques, le chikungunya continue d’être rapporté chaque année dans plusieurs pays tropicaux et subtropicaux. Bien que la transmission soit surtout concentrée dans les zones où les moustiques vecteurs sont endémiques, des cas importés sont régulièrement signalés au Québec chez des voyageurs revenant de régions touchées. L’évolution géographique du chikungunya, passant d’un virus localisé à une infection désormais présente sur plusieurs continents, illustre clairement l’importance pour les voyageurs de se protéger adéquatement contre les piqûres de moustiques dans les zones à risque.
Un seul vaccin est disponible au Canada depuis 2024. Il s’agit du vaccin Ixchiq.
Source; INSPQ 2025